Histoire-Géographie
Enseignement Moral et Civique
À Besançon, des délits et des peines vus par de jeunes Gylois.
(juin 2022)
« J’ai deux passions : la justice et Victor Hugo ». Ce jeudi 23 juin, les 4èmes du collège Ménans ont pu saisir la portée et le souffle de ces mots de Robert Badinter, l’ancien garde des Sceaux dont le combat pour l’abolition de la peine de mort a été travaillé en cours cette année, dans le cadre d’une séquence plus générale sur le droit et la règle en France.
Habiter la justice pour ne pas s’habituer à l’injustice : voilà le fil d’Ariane de cette journée à Besançon, éclairée par un soleil de début d’été qui annonçait les vacances à venir. Se pencher sur la lutte pour les valeurs républicaines dans la capitale comtoise était une invitation naturelle à se concentrer sur le plus célèbre des Bisontins : ainsi les collégiens profitèrent-ils de cette excursion pour visiter le centre-ville le matin, mais aussi la maison natale de Victor Hugo.
En cours, durant ces heures de débats préparatoires à cette sortie pédagogique, les élèves firent preuve d’une exaltation et d’une originalité sans cesse renouvelées lorsque venait leur tour de défendre, à l’oral, une cause réelle, ou bien une victime ou un prévenu fictifs. Aussi furent-ils ravis d’avoir l’opportunité de pousser les portes du palais de justice de Besançon et d’assister à une audience en chambre des appels correctionnels. Avant de prendre place dans l’espace réservé au public, les élèves purent échanger avec une greffière du tribunal qui leur a présentée ce qu’ils s’apprêtaient à découvrir, avant de leur faire visiter les plus belles pièces du tribunal, dont la fameuse salle du parlement.
Lors de la première affaire de l’après-midi, le procureur de la République débuta son réquisitoire par une évocation de la justice selon Victor Hugo. Pour les collégiens de Ménans, la Boucle était bouclée.
Le cinéma en réponse à l’éco-anxiété.
(avril 2022)
En septembre 2021, un sondage mondial révélait que 45 % des jeunes à travers la planète déclaraient souffrir d’« éco-anxiété ». Par éco-anxiété, comprenons l’angoisse provoquée par les menaces environnementales. Ainsi, 75 % des répondants jugeaient le futur « effrayant », 50 % se sentaient tristes, démunis ou coupables face à la crise climatique au point que 40% des sondés affirmaient ne pas désirer d’enfant afin de ne pas exposer leur hypothétique progéniture à des souffrances innommables. Gardant en tête qu’un sondage suggère bien souvent une idée mais dissimule l’essentiel, les élèves du lycée Sainte-Marie de Gray et les 4èmes du collège Ménans de Gy ont été interrogés sur leur rapport à l’avenir. Or, il s’est avéré que les résultats mentionnés plus haut entraient peu ou prou en correspondance avec les points de vue de ces jeunes Haut-Saônois. Comment, en la circonstance, allumer la lumière dans ce tunnel sans fin que semble vivre cette génération ? Comment faire en sorte que la société à venir ne se construise pas sur un socle désespéré ?
Le postulat porté par une certaine idée de la citoyenneté demeure inchangé : s’engager peut être une solution pour combattre un réel imparfait qui annonce un futur nébuleux. Ainsi le lycée Sainte-Marie a-t-il pris l’initiative d’organiser une séance ciné-débat le lundi 28 mars au cinéma Cinémavia de Gray pour les secondes, premières et terminales SAPAT (Service Aux Personnes et Aux Territoires), mais aussi pour les 4èmes du collège Ménans. Au total, ce sont pas moins d’une centaine d’élèves qui ont assisté à la projection du dernier film de Cyril Dion, Animal. Ce documentaire sorti en 2021 traite avec conviction de la sixième extinction de masse en cours et des remèdes pour l’éviter, à travers les yeux de ses deux principaux protagonistes : la jeune anglaise Bella Lack et le français Vipulan Puvaneswaran, 18 ans aujourd’hui. Ce film, particulièrement émouvant, a su toucher les consciences des élèves et rencontrer leur adhésion sur cette problématique de la santé planétaire.
Le co-bénéfice pour soi-même et le monde : un objectif ambitieux et réaliste
Une fois le film terminé, les spectateurs ont vu deux élèves de terminales, Chloé Bolmont et Noémie Marsot, prendre place sur le devant de la scène et, micro en main, annoncer les conditions du débat à venir avant de présenter les trois invités d’honneur de la journée : Vipulan, acteur du film, donc, et militant écologiste ; le docteur Alicia Pillot, médecin, conférencière et co-fondatrice de l’Alliance Santé Planétaire ; et Barbara Bessot-Ballot, députée de la première circonscription de Haute-Saône, notamment rapporteure pour avis sur les crédits alloués à l'Économie Sociale et Solidaire et rapporteure de la proposition de loi relative à la transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires, deux sujets traités dans le documentaire.
Préparés à cet exercice, les élèves posèrent un nombre conséquent de questions, aussi diverses que : si la vie a survécu à cinq extinctions de masse, pourquoi avoir peur de la sixième ? Rejoignez-vous le grand anthropologue Philippe Descola dans sa difficulté à savoir si l’être humain a une utilité sur Terre ? Doit-on forcément passer par l’émotion pour inciter à s’engager ? Lorsque l’on demande aux gens ce qui est le plus important pour eux, ils répondent la santé. Dès lors, pourquoi s’occuper de la santé planétaire alors que vous vous occupez déjà de la santé des humains ?
Une heure et demi d’échanges n’auront pas été de trop pour permettre à ces jeunes soucieux d’autre chose que d’eux-mêmes de comprendre que chacun, à son échelle, peut trouver sa place dans la marche pour la construction d’un monde meilleur, un monde possible et désirable. L’occasion, aussi, de rappeler que tout le poids de la Terre ne repose pas sur les épaules de cette génération, et celle-ci peut se délester d’une éventuelle mauvaise conscience en agissant au gré de ses propres convictions, mais aussi de ses capacités, en nuançant très vivement tout sentiment de culpabilité. L’horizon des possibles est ouvert : il s’agit de celui qu’ils choisiront.
Par ailleurs, cette centaine de chanceux aura pu noter que leur députée a chamboulé son emploi du temps pour prendre en considération leurs attentes et leur présenter le travail effectué à l’Assemblée, un docteur militant est spécialement venu de Lyon pour les rencontrer et répondre à leurs inquiétudes en leur proposant des voies de réflexions, et un jeune Parisien parti pour devenir une visage iconique de l’engagement citoyen de cette nouvelle génération leur prouver que lorsqu’il y a une volonté, il existe un chemin. En d’autres termes : si ces jeunes ont un avenir, ils peuvent désormais se convaincre qu’ils peuvent aussi avoir un futur.
Ajouter deux lettres à Paris…
(février 2022)
… et retrouver les 4èmes du collège Ménans de Gy le temps d’une journée dans un paradis. « On était comme dans une bulle » témoignera l’une d’entre eux. Après deux ans privés par la situation sanitaire de sorties pédagogiques par-delà leur région, les 44 élèves ont vécu le dernier mardi avant les vacances de février des instants qui raisonneront dans leurs esprits comme un refrain envoûtant, à n’en pas douter durant de longues années encore.
La matinée débuta sous les ors de l’opéra Garnier. Là, accueillis par la statue souveraine d’un Gluck en majesté avant la montée du somptueux escalier de marbres et d’onyx, sorte de monument dans le monument, chef-d’œuvre mythique au cœur de l’empire de la musique, les jeunes Haut-Saônois se sont laissés mener par leur guide jusqu’à l’amphithéâtre, splendeur illuminée par le plafond réalisé par Chagall. L’occasion pour les élèves de visualiser concrètement dans le plus bel opéra du monde les découvertes théoriques apprises en éducation musicale depuis le début de l’année.
Quatre stations de métro plus loin, les Invalides ouvraient leurs grilles aux jeunes visiteurs curieux de franchir les marches qui menaient au tombeau de Napoléon, dont l’épopée était justement étudiée en cours d’histoire cette semaine.
Afin de varier les angles des regards posés sur les mystères de Paris, les collégiens prirent ensuite place dans un bateau pour une croisière d’une heure sur la Seine. Un moyen unique d’admirer le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel ou l’Institut de France au rythme des vagues d’un fleuve que les élèves quittèrent pour atteindre l’étoile de l’Arc de Triomphe. La descente des Champs-Élysées jusqu’à la place de la Concorde ne fut que le point d’orgue d’une soirée qui allait se conclure par un feu d’artifice pour les yeux : les élèves assistèrent à la comédie musicale Le Roi Lion dans un théâtre Mogador à guichets fermés. Si plus de cent millions de spectateurs à travers le monde ont été hypnotisés par les décors, les chansons, les danses et le talent des musiciens, force est de constater qu’il en fut de même pour ces chanceux de Ménans, subjugués par cette journée finie tard dans la nuit étoilée et qui acheva de prouver qu’Hemingway avait bel et bien raison : oui, encore en 2022 pour nos Haut-Saônois, « Paris est une fête ».
Chacun a-t-il le droit de penser ce qu'il veut ?
(janvier 2022)
Faut-il rétablir la peine de mort ? L’argent fait-il le bonheur ? À quelles conditions l’existence a-t-elle un sens ? L’imaginaire n’est-il qu’un refuge ?.. Autant de questions intemporelles et plus que jamais d’actualité que nos élèves de 4èmes ont eues à traiter ces dernières semaines.
Dans une période où le manichéisme médiatique incite bien souvent à s’opposer les uns aux autres sans meilleure volonté que celle de jeter l’anathème sur celui qui nous fait face, les collégiens ont été amenés à réfléchir sur le bienfondé d’une discussion sans heurts, qui nourrit plus qu’elle ne détruit. L’anti réseaux sociaux, en somme. Les élèves auront ainsi connu la riche expérience du débat sans pugilat, celui qui peut conduire à reconnaître avec joie que nous sommes finalement convaincus par les arguments qui nous sont proposés. Ces nuances dans la vérité à rechercher ont parfois suscité du doute et souvent provoqué de l’étonnement à ces futurs citoyens, amenés à apprendre à dire ce qu’ils pensaient et à penser ce qu’ils disaient.
L’éloquence, ou l’art de bien dire
En définitive, cette séquence s’inscrivait dans la logique d’un précédent chapitre consacré aux philosophes des Lumières où les élèves avaient retenu l’injonction de Kant : « ose penser par toi-même ! »
Cette partie du cours sur « le droit et la règle » servit d’initiation à l’argumentation sous la forme de plaidoiries puis de débats, à travers l’utilisation de différents procédés rhétoriques, pour mieux jouer enfin le rôle d’un acteur de la justice – juge, avocat, procureur etc. – lors d’une simulation de procès en cour d’assises.
L’exercice permit de se préparer concrètement à une prochaine visite au tribunal correctionnel de Besançon, prévue dans les semaines à venir. L’occasion de montrer à certains élèves intéressés ou déjà passionnés par l’univers judiciaire que leurs compétences oratoires, qu’ils ont parfois découvertes lors de cette expérience, pourront les conduire à porter la robe noire déjà convoitée et, pourquoi pas, se poser une nouvelle question légitime : l’habit fait-il le moine ?
Feu vert pour l'économie solidaire.
(novembre 2021)
Ils étaient quarante le 1er juillet dernier. Quarante jeunes volontaires, dont beaucoup d’élèves et anciens élèves du collège Ménans, conscients de bénéficier d’une opportunité sans doute unique dans une vie, à se rendre à l’espace Festi’val d’Arc-lès-Gray, munis de leur ferme intention d’être à la hauteur de la confiance qui leur était accordée par leur députée Barbara Bessot-Ballot : écrire une proposition de loi visant à promouvoir l’économie sociale, solidaire et responsable (ESS) en ruralité. Un sujet qui touchait forcément la sensibilité de ces législateurs d’un jour, Haut-Saônois de cœur et de terre.
La députée de la première circonscription avait conclu cette journée mémorable en annonçant qu’elle et son équipe n’en resteraient pas là, que cet atelier n’était pas qu’une simple – bien que formidable – simulation pédagogique. Dont acte. Un été à faire voyager toutes les propositions de ces élèves jusqu’au palais Bourbon plus tard, la promesse prise se transforma en promesse tenue : après avoir opéré toutes les vérifications législatives de fond, la commission de recevabilité de l’Assemblée nationale rendait son feu vert pour la validité de cette proposition de loi. Le texte officiel est, depuis, publié sur la plateforme de l’Assemblée nationale et chaque participant a reçu une version papier, envoyé des mains de Barbara Bessot-Ballot et son équipe parlementaire. Un moment émouvant pour ces collégiens, lycéens, étudiants ou nouveaux professionnels. « C’est une vraie fierté de recevoir ce courrier, on est conscient que cette expérience n’est pas possible pour tout le monde » avance Océane Nsuka-Zola, aujourd’hui en classe de premières au lycée Sainte-Marie, qui précise : « grâce à cette journée, maintenant on sait qu’écrire une loi n’est pas facile à réaliser et cela prend du temps. Mais nous avons tous travaillé dans le même sens pour réussir ». Sa camarade de secondes Léonie Serrurot abonde en son sens : « nous sommes tous fiers du travail accompli. Grâce à cet atelier, nous avons pris conscience qu’en réalité nous avons tous un rôle à jouer dans le monde de demain ».
En Haute-Saône, peut-être plus qu’ailleurs, les nouvelles générations savent que le nécessaire réenchantement de la ruralité et de la fraternité regarde un horizon qui peut être celui de l’économie sociale, solidaire et responsable. Cet honneur de recevoir une preuve matérielle de leur réflexion législative se mesure au regard de leur conscience qu’un mantra républicain repose sur l’idée que les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires (Montesquieu). Leur travail, pour essentiel qu’il soit, demeurera, à n’en pas douter, bien nécessaire, autant pour le fond des idées qu’il promeut que pour la forme de démocratie participative qu’il suggère.
L’esclavage d’hier et la laïcité d’aujourd’hui au menu de nos citoyens de demain.
(novembre 2021)
Cette semaine, nos élèves de 4èmes ont profité d’une exposition itinérante faisant étape à Gy consacrée à l’esclavage racontée par l’archéologie. Le sujet entrait en résonance avec le programme d’histoire puisque, heureux du calendrier, il s’agissait justement de la séquence étudiée par nos deux classes de ce niveau.
L’exposition, intitulée très pertinemment « de sucre et de sang », était organisée et animée par la ligue de l’enseignement de Haute-Saône, partenaire fidèle et solide de notre établissement.
L’occasion était donnée d’évoquer les cimetières d’esclaves, les vestiges de « cases à nègres », les colliers de servitude... Cette exposition ne laissait pas insensible et permettait de donner corps à la réalité de cette période de la traite atlantique dont l’apogée semble si lointaine et reste pourtant si proche nous.
En complément de cette visite, nos élèves ont également pu découvrir d’une seconde exposition consacrée à la laïcité, une manière de se projeter vers un prochain chapitre de l’année : rendez-vous au printemps lorsque nous revivrons la Belle Époque !
Le futur député de Haute-Saône étudie au collège Ménans.
(septembre 2021)
Journée exceptionnelle pour des élèves et d’anciens élèves du collège Ménans ce jeudi 1er juillet 2021. En effet, plusieurs d’entre eux ont participé, avec d’autres jeunes du département, à un atelier législatif, véritable exercice de démocratie participative à l’espace Festi’Val d’Arc les Gray. Cette quarantaine de volontaires a rédigé une loi portant sur l’économie sociale, solidaire et responsable en milieu rural, sous le regard de la députée Barbara Bessot-Ballot et de son équipe parlementaire, impressionnée par l’implication de tous.
Ce projet, particulièrement ambitieux, a été porté par la députée et l’équipe pédagogique du collège, en lien avec la ministre chargée de l’ESS, Olivia Grégoire. Avant cette journée, un travail colossal a été mené avec les élèves. La matinée a d’abord été rythmée par les différentes auditions interactives de chaque acteur (CRESS, Sytevom, U3A, MGEN, ESPER, AFSAME etc.) par les élèves eux-mêmes. Cet éclairage fait, les amendements pouvaient être pensés et rédigés par les jeunes, répartis en tables rondes et particulièrement fiers du travail réalisé. À la fin de la journée, un rapporteur par table est allé défendre pendant cinq minutes ce travail fastidieux, c’est-à-dire dans les mêmes conditions que dans l’hémicycle. Le texte final sera ainsi publié et déposé à l’Assemblée nationale, chaque participant en recevra d’ailleurs un exemplaire dans sa boîte aux lettres.
« Vous avez été épatants, touchants, troublants, vous avez prouvé qu’il est toujours possible de faire de l’intelligence collective » a salué Barbara Bessot-Ballot, dont les mots raisonnent encore dans les têtes et les cœurs des participants, dont l’attitude et l’intelligence ont été vivement salués par tous les invités. Ce n’est pas ici que la députée sera contredite.
"Alors dans Besançon, vieille ville espagnole ..."
(juin 2021)
Pour erroné que fût ce vers des plus célèbres de Victor Hugo, les traces laissées par l’histoire dans la capitale franc-comtoise n’en finissent pas de susciter curiosités et commentaires.
Aussi, afin de mieux connaître Besançon et en comprendre son caractère, les élèves de 4èmes du collège Ménans se sont-ils rendus dans la ville natale des frères Lumière et de Charles Nodier mardi 15 juin (pour les 4èmes B) et jeudi 17 juin (pour les 4èmes A). L’occasion pour eux d’enfin pouvoir tirer profit de l’allègement des contraintes sanitaires et rendre concrets des éléments historiques vus en cours. En effet, se balader dans Besançon, c’est dialoguer avec les époques, de l’Antiquité au square Castan à la libération de la ville place du 8 septembre en passant par la Renaissance du palais Granvelle ou la Révolution de 1830 lors du passage sur la place du même nom ; mais c’est aussi l’occasion d’évoquer Le Rouge et le Noir, Rouget de Lisle, Louis Pasteur, Jules César ou bien sûr la plus grande célébrité de la ville : Victor Hugo.
Les 4èmes B ont profité de cette demi-journée pour visiter le musée du temps, une manière d’appréhender la capitale de l’horlogerie sous un angle particulièrement ludique et apprécié par les élèves, grâce à un guide qui a su être aussi captivant que le pendule de Foucault qu’il a su expliciter de façon précise et limpide.
Les 4èmes A, eux, ont découvert le musée des beaux-arts et d’archéologie avec appétit. La mosaïque de Neptune, La déploration sur le Christ mort, l’espace Gustave Courbet, la momie de Séramon… tous les goûts étaient ainsi servis.
Ce qui était jusqu’à présent un événement banal de la vie d’un collège – une sortie – s’est révélée plus importante dans son esprit et sa considération cette fin d’année scolaire au regard d’une période dont chacun l’espère bientôt « jetée comme la graine au gré de l’air qui vole ».
Lettre à un inconnu.
(mars 2021)
Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de toute discrimination (21 mars), le collège Ménans joue la carte de la fraternité, en partenariat avec la ligue de l’enseignement de Haute-Saône.
L’idée, renouvelée depuis 2014, est simple : les élèves écrivent une carte à une personne sans savoir de qui il s’agit. Le destinataire est ensuite tiré au sort dans l’annuaire et à la réception de son courrier, l’heureux élu est invité à répondre à son messager dont les mots ne lui auront été dictés que par son plaisir de faire plaisir.
À année particulière, nouvelle règle particulière : les élèves de 4èmes savaient qu’ils écrivaient à des résidents d’EHPAD. « J’aimerais beaucoup que l’on s’écrive de nouveau », « J’espère que ma lettre aura provoqué chez vous un sourire », « Je ne vous connais pas mais je ne vous souhaite que du bonheur », « J’aimerais beaucoup que vous me disiez si vous allez bien », « Je me permets de vous embrasser, dans ces moments difficiles » et autres formules personnelles bien trouvées nourrissent ces lettres envoyées ce lundi.
Ainsi, le principe fraternel de cette opération demeure et le désir de partager avec des aînés parfois en mal de correspondance a permis à ces jeunes – investis et ravis de l’être – de trouver un moyen, humble mais concret, de se grandir en offrant un peu d’humanité bienvenue.
À la rencontre du mythe Anne Franck.
(février 2021)
À l’instar d’une dizaine d’établissements scolaires du département, le collège Ménans a profité de la remarquable exposition « Anne Frank, une histoire d’aujourd’hui », initiée par laligue de l’enseignement, en partenariat avec la Maison Anne Frank d’Amsterdam et proposée à la mairie de Gy.
Les élèves de 4ème et 3ème ont ainsi découvert ou approfondi leurs connaissances sur une figure majeure et bouleversante de la mémoire de la Shoah. Les collégiens ont suivi pas à pas l’existence d’une enfance ordinaire qui plongera dans un destin tragique et dont le Journal la hissera au rang d’icône intemporelle. Chaque élève a éprouvé avec gratitude la bienveillance et le sens de l’accueil des bénévoles de la ligue de l’enseignement, qui les ont guidés tout au long de l’exposition. Certains collégiens ont été accompagnés par Laura et Sarah Vuillaume, actuelles étudiantes et anciennes de Ménans. Les jeunes gylois ont ainsi profité de deux passionnées dont les connaissances et la capacité de transmission ont fait sens pour les visiteurs : à travers leurs propos, l’histoire n’apparaissant plus, ou pas, comme une réduction à un passé, mais un souffle qui permet de mieux comprendre le présent et préparer notre avenir. Après cette visite, les collégiens ne s’étonneront plus, par exemple, des liens évidents entre l’antisémitisme d’hier et d’aujourd’hui, ou entre les photographies de moqueries des Juifs de 1940 et des images diffusées sur les réseaux sociaux à des fins malveillantes, quel qu’en soit le motif.
En 4ème ...
En 4èmes, les élèves voyagent du XVIIIème siècle jusqu’à la veille du premier conflit mondial, autrement dit de Voltaire et des Lumières jusqu’aux combats de Jean Jaurès, en passant par la Révolution française ou la traite négrière.
En géographie, la connaissance de la mondialisation sous toutes ses formes au travers d’études particulières – les États-Unis, l’Afrique subsaharienne, l’urbanisation etc. – permet de mieux comprendre notre propre environnement, à l’échelle locale comme planétaire.
Cette année donne l’occasion aux élèves de découvrir concrètement des métiers présentés en EMC, comme ceux de la justice avec la visite du tribunal de Besançon, ou de se rendre à des expositions, comme celle dédiée à Anne Frank dans le cadre du cours consacré à la place des femmes dans la société, du XIXème siècle à nos jours.